L'être humain a sans doute développé le plus haut degré de conscience réfléchie de tout le règne vivant (d’autres espèces ont accès la
« conscience de soi » - cf. le test du miroir[1]), mais jamais au même niveau que les hommes). Cette conscience lui donne accès à la liberté (agir sans être mu uniquement par des déterminismes
biologiques ou sociaux), donc à l’éthique ou au progrès. Elle l'a également amené à déclaré ou sentir l’égalité en droit(s)
de tous les êtres humains.
De cette égalité découle l’universalisme professant un certain nombre de droits et devoirs « naturels »
à l'humanité. La revendication de droits humains naturels universels est chère à tous les courants humanistes.
Cependant, la formalisation de ces droits en règles positives s'inscrit toujours dans un contexte historico-social. Par exemple, la déclaration universelle des droits de l'Homme "n'est que" l'affirmation universaliste des droits humains par les penseurs français du 18ème siècle, sous l'influence de la pensée moderne et individualiste des Lumières et de la Révolution américaine. Si nous pouvons nous appuyer sur des périodes et des textes fondateurs (philosophie grecque, Evangiles, siècle des Lumières), nous devons nous interdire la mythification de toute parole, cela même pour garantir le progrès moral et le développement des principes universalistes.
Au-delà du risque de mythification, le courant universaliste comporte également le risque de nier les différences culturelles qui existent au sein de l’humanité : différences pourtant nécessaires puisque l’homme en tant qu’être social et qu’être libre ne peut pas ne pas se distinguer ; différences utiles car permettant le développement de systèmes de pensées, de représentations, de découvertes variées et impossibles dans le carcan d’un modèle unique.
Cependant, la formalisation de ces droits en règles positives s'inscrit toujours dans un contexte historico-social. Par exemple, la déclaration universelle des droits de l'Homme "n'est que" l'affirmation universaliste des droits humains par les penseurs français du 18ème siècle, sous l'influence de la pensée moderne et individualiste des Lumières et de la Révolution américaine. Si nous pouvons nous appuyer sur des périodes et des textes fondateurs (philosophie grecque, Evangiles, siècle des Lumières), nous devons nous interdire la mythification de toute parole, cela même pour garantir le progrès moral et le développement des principes universalistes.
Au-delà du risque de mythification, le courant universaliste comporte également le risque de nier les différences culturelles qui existent au sein de l’humanité : différences pourtant nécessaires puisque l’homme en tant qu’être social et qu’être libre ne peut pas ne pas se distinguer ; différences utiles car permettant le développement de systèmes de pensées, de représentations, de découvertes variées et impossibles dans le carcan d’un modèle unique.
Ainsi, « entre l’universalisme abstrait et réducteur et
le relativisme pour lequel il n’est d’exigence supérieure au-delà de l’horizon
d’une culture particulière, il convient à la fois d’affirmer le droit à la différence et l’ouverture sur
l’universel[2] ».
Nous sommes ainsi placés devant une dialectique entre
l’égalité et la différence, l’universel et le particulier » dont le « carré dialectique de la différence culturelle »[3] fournit une synthèse intéressante ainsi que des propositions pour aller de l'avant :
Ce carré a été construit autour de la question de l’éducation et
de l’enseignement. Il paraît néanmoins généralisable à l’ensemble des relations
interculturelles dans sa volonté de trouver un équilibre sain entre
égalité et diversité. Les auteurs définissent l’exagération de gauche comme « une
insistance exagérée sur les ressemblances, le partage d’une commune humanité,
qui engendre de l’indifférence devant les références culturelles qui ne sont
pas les siennes », conduisant à une « répression des particularismes
culturels ». Et d’ajouter : « l’indifférence aux différences ne
conduit qu’à la reproduction des inégalités initiales ».
A l’inverse, « l’insistance exagérée sur la diversité
conduit à un culturalisme qui réduit l’individu à sa culture « d’origine »,
les différences culturelles se trouvant folklorisées et exotisées ».
Pour conclure, le propos ne vise pas à occulter, par un
angélisme béat, les difficultés qui peuvent émerger des contacts nécessaires ou
voulus entre populations d’origines culturelles différentes. Au contraire, de
la même manière que Kant dans Qu’est-ce
que les Lumières trouve dans les bas instincts humains la clé même de son
développement et du progrès, M. DEOBONO dans Aborder la notion de « droits de l’homme » en classe de
français juridique : approche transculturelle ou herméneutique, prône
une pratique du dialogue et du conflit
entre individus de cultures différentes comme un moyen fécond de parvenir à
une vraie rencontre et à une vraie compréhension de l’autre. Ce dialogue
potentiellement conflictuel est ainsi l’une des voies permettant un véritable
vivre-ensemble et la définition commune, au sein d’une société ou d’un
territoire, d’une organisation politique viable, et non pas la juxtaposition
d’individus d’appartenances culturelles différentes tentés par le repli
communautaire.
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